TRIER L'AVENIR : 20 ANS DE TECHNOLOGIE AU SERVICE DU RECYCLAGE

TRIER L'AVENIR : 20 ANS DE TECHNOLOGIE AU SERVICE DU RECYCLAGE

Entretien avec Luis Seguí, Directeur Général de PICVISA

PICVISA a parcouru un long chemin, depuis ses modestes débuts dans un garage à Igualada, où elle a expérimenté le contrôle de qualité de la céramique, jusqu'à devenir une référence en matière de récupération de verre et d'emballages dans la péninsule ibérique et en Amérique latine, et une pionnière dans la récupération de déchets textiles.

Grâce à des technologies de pointe, PICVISA a démontré sa capacité à innover et à s'adapter aux besoins du marché. Maintenant, après 20 ans de travail ininterrompu et une présence dans 16 pays, nous avons voulu que notre Directeur Général, Luis Seguí, l'un des fondateurs de l'entreprise, soit interviewé par une intelligence artificielle. Puisque l'intelligence artificielle fait partie intégrante de l'ADN de PICVISA, nous avons voulu que Luis réponde à un défi du présent. Voici le résultat de l'interview :

Depuis le garage où PICVISA est née en 2003 jusqu'à aujourd'hui, comment le concept d'innovation a-t-il évolué en 20 ans ?

L'esprit n'a pas changé, mais notre méthodologie a beaucoup évolué. Aujourd'hui, PICVISA dispose d'un plan de développement R&D entièrement aligné sur son plan stratégique à moyen terme. Ce qui était au départ plus une question d'instinct et d'action basée sur les vicissitudes quotidiennes est devenu une méthode structurée et réfléchie pour inclure les suggestions de l'ensemble de l'entreprise et du marché afin de répondre aux objectifs de l'entreprise pour remplir son plan stratégique.

Vous êtes une entreprise pionnière en matière de technologie dans le secteur du recyclage et de l'incorporation de l'intelligence artificielle. Qu'exige et apporte cela à vos équipes et à vos processus pour travailler au quotidien dans un environnement aussi avant-gardiste ?

D'une part, le travail est passionnant car nous sommes toujours en constante évolution. D'autre part, cela demande de bien sélectionner les projets car nous ne pouvons pas disperser trop de ressources de développement, ce qui nous ferait perdre notre focus commercial. Nous sommes une petite entreprise dans notre secteur et devons bien mesurer où nous allouons nos ressources de développement. Cependant, nous sommes une entreprise agile et rapide, comme en témoigne notre travail pour le secteur émergent du recyclage textile, ce qui nous place dans une position de pionnier et un avantage concurrentiel dans le secteur.

Actuellement, l'intelligence artificielle semble tout faire seule. Quelles technologies sont impliquées dans le développement de vos produits et services pour configurer une proposition de valeur aussi complète que la vôtre ?

Nous appliquons l'IA à la reconnaissance d'objets dans les images. Nous entraînons nos réseaux neuronaux à ouvrir des applications qui étaient stagnantes depuis des années en raison des limitations des technologies jusqu'à présent. Nous reconnaissons des objets qui jusqu'à présent ne pouvaient pas être identifiés, ce qui nous permet de les récupérer et de les empêcher de finir dans une décharge. L'IA est actuellement une technologie entièrement industrielle, mais elle n'en est qu'aux premiers stades de son application au recyclage. Dans les années à venir, elle se consolidera et donnera lieu à de nombreuses nouvelles applications qui optimiseront les processus de recyclage.

En tenant compte de votre expérience et de votre présence internationale, quels pays mettriez-vous en avant pour leur engagement en faveur de la durabilité en général et de l'économie circulaire en particulier ?

L'Europe, en général, est un pionnier et la région la plus engagée dans l'économie circulaire. Au sein de l'Europe, les pays les plus engagés se trouvent en Europe centrale. Ils consacrent plus d'investissements aux infrastructures de traitement des déchets et aux initiatives de durabilité.

Si nous parlons des secteurs industriels et économiques, quels sont les secteurs qui ont actuellement le plus besoin de promouvoir le recyclage, et quels sont les secteurs qui en profitent le mieux ?

Les secteurs du textile et de la construction et de la démolition sont les grands oubliés en matière de recyclage et ont un grand impact sur la durabilité de notre planète. Le secteur textile a lancé une course pour rattraper son retard, stimulée par la directive européenne qui, entre autres choses, prévoit la collecte sélective des textiles post-consommation dans les villes et commence à mettre en place la responsabilité élargie des producteurs qui permettra d'organiser l'ensemble de la chaîne de valeur du recyclage. Dans les années à venir, il y aura un grand investissement dans ce secteur.

En ce qui concerne la construction et la démolition, elle est encore à un stade plus préliminaire et dépendra toujours du coût des décharges qui, dans la plupart des pays, est encore trop peu élevé.

Votre engagement en faveur de l'économie circulaire fait partie de votre ADN et il est clair que vous êtes un agent de changement indispensable pour l'écosystème, à quel point pensez-vous que nous sommes encore loin de faire du recyclage le premier pas dans les processus de production plutôt que de le considérer comme le dernier ?

Je crois que la société est de plus en plus consciente que le recyclage commence dans la conception des produits et dans la responsabilité que les entreprises ont lorsqu'elles les mettent sur le marché pour leur recyclage. Nous voyons également ces dernières années que les marques sont de plus en plus intéressées à appliquer des critères de recyclabilité à leurs designs. Cependant, nous n'avançons pas assez rapidement et si nous pensons globalement, les pays développés sont un mirage dans la planète globale. Étant donné qu'une grande partie de la population mondiale réside dans les pays en développement, nous devons trouver des moyens d'avancer plus rapidement.

Complétez la phrase : Un monde avec moins de déchets est un... monde plus durable.

Vingt ans, ce n'est rien, comme le dit le boléro, quel genre musical pensez-vous qui définit le mieux la réalité actuelle de votre secteur ?

Notre secteur est une montagne